On sait tous comment soigner un petit bobo au genou et consoler d’une petite peine sans conséquence. On sait qu’il suffit d’une petit nettoyage, d’une léger pansement et d’un petit calin et que plus rien ou presque en restera de cette blessure au genou causée la plupart du temps par une chute quelconque.
On sait tous aussi consoler d’une légère peine qui se guerrira assez rapidement.
Pour les blessures plus graves au corps, ceci requiert beaucoup plus de soins, et la médecine en général sait comment pallier à cette guérison.
Par contre, tous on est démunis devant l’intense douleur de l’âme. Celle qui nous dévore les trippes sans retenue et qui nous rend si différent de ce que nous sommes ou avons été avant le traumatisme qui a causé cette vive douleur, telle une plaie béante où rien ne peut parvenir à faire guérir la surface.
Et vient le pu, celui qui s’ajoute à cette vive douleur, rendant encore plus pire cette blessure à l’âme qui ne demandait rien si ce n’est que du réconfort. Et c’est là que la médecine ne peut presque rien si ce n’est que de gaver de pillules multiples une âme bien meurtrie jusqu’au sang du coeur.
Savez vous comment cela se passe ? Savez vous que cela prend une bonne dose de patience, d’ampathie, d’écoute et de tendresse ? Si aucun de ces éléments n’est présent, la personne plonge radicalement dans la fosse de sa douleur. Si on cherche radicalement à la faire revenir dans la vie réelle, on la perd. Si on donne trop d’amour et de compréhension, elle sombrera aussi. Parce qu’il faut un équilibre dans tout cela. Le plus bel équilibre que nul être humain ne peut donner à lui seule. Il faut être plusieurs à soutenir une personne malade dans son âme.
Ça prend des bras pour réconforter
Ça prend une oreille attentive pour TOUT écouter SANS rien dire. Enfin au début.
Ça prend de la patience pour accepter que la personne qui souffre ait le droit de souffrir comme son corps à pu souffrir. En fait, moi je vois la blessure de l’âme comme un grand brulé. La douleur est aussi intense, mais on ne voit pas le degré de la blessure. Donc on ne sait pas.
Ça prend aussi du caractère. Savoir quand il faut faire face à la faiblesse de la personne meurtrie sans la faire sombrer davantage.
Ça prend beaucoup de tendresse. Savoir donner cela vous n’avez pas idée ce que vous donner à la personne blessée. Le meilleur des remèdes. Parce que sans cette tendresse gratuite, vous ne parviendrez jamais à la faire guérir. Parce que cette personne qui souffre tel un grand brulé, à besoin de ÇA pour s’en sortir.
Être seule avec sa douleur intérieure est la pire punition. Parce qu’on ne peut pas vraiment guérir. Et une personne blessée ainsi, n’osera pas s’aventurer à parler. De peur de passer pour une idiote. Une moins que rien. Une imbécile. Et ces personnes quand elles souffrent trop, ne peuvent plus donner. Elles sont comme sèchent en dedans d’avoir trop pleurer, d’avoir trop souffert. Et si elles sont devenues abruties par des tonnes de médicaments soient disant les aider, bien, elles n’ont plus la force de pouvoir s’aider quelque peu.
Ne jamais minimiser la douleur de l’âme. C’est la pire. Car on ne la voit pas et pourtant elle est aussi douloureuse qu’une plaie d’un grand brulé. Et, elle peut etre à 100% béante de l’âme humaine. Et vous, vous avez déjà vue un grand brulé extrême survivre à ses brulures ?
Dernièrement, le dernier survivant de l’équipe de hockey russe a succombé à ses blessures parce qu’il était brulé à 90% de son corps.
Donc, même après un mieux aller, la personne blessée à l’âme, aura toujours des cicatrices qui lui rappeleront ce qui en est la cause. À moins d’une perte de mémoire totale.
Ne demandez pas à une personne si intensément touchée de guérir vite. Car ceci démontrera juste votre propre égoisme à ne pouvoir vivre SA douleur et que pour vous il serait mieux que tout cela se termine.
On ne guérit pas d’une si vive douleur juste en criant ciseaux et ni comme un rhume en quelques jours. Ça prend du temps. Beaucoup de temps. Des Années. Et encore là. On ne peut JAMAIS en guérir totalement, juste parvenir à vivre un peu mieux que pendant cette vive et intense douleur.
Les pragmatiques, cessez de harceler sans compassion ces malades. Écoutez les. Dorlotez les comme il faudra avec le temps les secouer peu à peu. Mais, de grâce, donnez leur le temps de panser leurs blessures de l’âme comme on donne le droit aux grands bruler de souffrir sans leur demander de guérir bien vite.
Krikri.
PS: Le livre de Camille m’a beaucoup inspiré pour cet écrit. Parce que les amis qui l’entouraient ont été à la hauteur ainsi que son tendre frère. Sans eux, je suis certaine que Camille n’en serait pas où elle est aujourd’hui. Parce qu’ils ont su faire preuve, d’écoutes, d’attentions, de tendresses, d’Amour, de fermeté, et c’étaient des hommes. C’est faux de prétendre que les hommes ne savent pas.
Tu vois Camille comment ton histoire m’a touchée. J’en ai encore les larmes aux yeux.
Bises à tous.